"Qui touche à mon corps je le tue" de GOBY, Valentine
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"Qui touche à mon corps je le tue" de GOBY, Valentine
GOBY Valentine
Qui touche à mon corps je le tue
[Gallimard, coll. « Blanche », août 2008, 136 p., 13,90 €, ISBN : 978-2-07-02057-4.]
• Décidément, Valentine Goby ne craint pas d’aborder des thèmes lourds et dérangeants. Après L’Échappée (Gallimard, 2007), un livre terrible et fort sur l’amour d’une jeune paysanne bretonne pour un officier allemand en 1941, cette romancière de tente-quatre ans aborde aujourd’hui le drame de l’avortement à cette même époque, en 1943, quand il s’agissait encore d’un crime. Son livre, au titre menaçant, Qui touche à mon corps je le tue, joue cette fois une partition à trois voix. Un choeur lugubre entre Lucie L., la femme qui est en train d’avorter, Marie G., la faiseuse d’anges condamnée à mort, et Henri D., le bourreau. En l’espace de vingt-quatre heures, le temps qui reste avant l’exécution de Marie, l’auteur évoque chacun de ses personnages, raconte comment ils en sont arrivés là, leur donne la parole. Ils ne se connaissent pas, ne se voient pas, mais leurs pensées finiront par se rejoindre. Des pensées à vif, comme la douleur de Lucie qui s’est enfoncé une sonde dans l’utérus pour en expulser son foetus dont elle sait que ce sera le dernier. Lucie, l’écorchée vive : « Mon mari, je lui prête mon corps. Je l’aime, je serre les dents, il se satisfait alors que ma peau est cousue de tessons, de barbelés, quiconque me touche je le tue. » Vive aussi l’appréhension de Marie qui, dans sa cellule de la prison de la Petite-Roquette, voit sa fin approcher, ses dernières heures défiler. Henri, lui, affûte la lame d’acier qui tranchera le cou de la coupable. Il ne doute pas, il obéit, il fait son travail, il n’en a pas honte, il sert la Justice. Il n’en peut plus « de lire dans les journaux qu’il tranche des têtes comme un boucher découpe la viande ». En fait, la force de ce roman tient dans son découpage temporel : en guise de chapitres, Valentine Goby a distingué cinq parties, « L’aube », « midi », « 16 h », « 22 h », « L’aube ». Un compte à rebours émouvant et intense, qui fait oublier l’issue trop certaine.
[Également disponible dans la collection « Écouter lire », 3 CD, 3 h 30 min., 22 €, ISBN : 978-2-07-012233-2.]
source: culturesfrance
Qui touche à mon corps je le tue
[Gallimard, coll. « Blanche », août 2008, 136 p., 13,90 €, ISBN : 978-2-07-02057-4.]
• Décidément, Valentine Goby ne craint pas d’aborder des thèmes lourds et dérangeants. Après L’Échappée (Gallimard, 2007), un livre terrible et fort sur l’amour d’une jeune paysanne bretonne pour un officier allemand en 1941, cette romancière de tente-quatre ans aborde aujourd’hui le drame de l’avortement à cette même époque, en 1943, quand il s’agissait encore d’un crime. Son livre, au titre menaçant, Qui touche à mon corps je le tue, joue cette fois une partition à trois voix. Un choeur lugubre entre Lucie L., la femme qui est en train d’avorter, Marie G., la faiseuse d’anges condamnée à mort, et Henri D., le bourreau. En l’espace de vingt-quatre heures, le temps qui reste avant l’exécution de Marie, l’auteur évoque chacun de ses personnages, raconte comment ils en sont arrivés là, leur donne la parole. Ils ne se connaissent pas, ne se voient pas, mais leurs pensées finiront par se rejoindre. Des pensées à vif, comme la douleur de Lucie qui s’est enfoncé une sonde dans l’utérus pour en expulser son foetus dont elle sait que ce sera le dernier. Lucie, l’écorchée vive : « Mon mari, je lui prête mon corps. Je l’aime, je serre les dents, il se satisfait alors que ma peau est cousue de tessons, de barbelés, quiconque me touche je le tue. » Vive aussi l’appréhension de Marie qui, dans sa cellule de la prison de la Petite-Roquette, voit sa fin approcher, ses dernières heures défiler. Henri, lui, affûte la lame d’acier qui tranchera le cou de la coupable. Il ne doute pas, il obéit, il fait son travail, il n’en a pas honte, il sert la Justice. Il n’en peut plus « de lire dans les journaux qu’il tranche des têtes comme un boucher découpe la viande ». En fait, la force de ce roman tient dans son découpage temporel : en guise de chapitres, Valentine Goby a distingué cinq parties, « L’aube », « midi », « 16 h », « 22 h », « L’aube ». Un compte à rebours émouvant et intense, qui fait oublier l’issue trop certaine.
[Également disponible dans la collection « Écouter lire », 3 CD, 3 h 30 min., 22 €, ISBN : 978-2-07-012233-2.]
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